038 - la folie La folie est un état de l’ego qui ne parvient pas à se débarrasser des couches épaisses de son imagination astrale, et qui succombe avec le temps à la pression de cette imagination fiévreuse sur son centre mental, à cause d’une émotivité détachée de tout support psychologique suffisant pour maintenir l’équilibre entre l’ego et l’astralité de sa mémoire. L’astralité de la mémoire de l’ego provient de l’accumulation d’expériences subjectives et émotives qui, au lieu d’augmenter le pouvoir de l’ego, retarde ce dernier et l’enchaîne dans les couches astrales de sa conscience inférieure. La folie est un pas vers les ténèbres, c’est-à-dire vers ces couches de conscience qui empêchent l’ego de vivre de lumière, c’est-à-dire d’intelligence réelle. La folie sur le plan matériel disparaît lorsque l’ego change de plan à la mort. C’est justement à ce moment, cependant, qu’il devient dangereux, car c’est après la mort, à cause du manque de lumière sur le plan où il se retrouve, qu’il cherchera à entraîner d’autres Hommes vers la folie. La folie, en fait, est un cercle qui lie la vie et la mort. Car l’ego, lorsqu’il a laissé le plan matériel, ne reconnaît que ce qu’il est, c’est-à-dire que ce qu’il est en tant que mémoire. Or, dans le cas de l’expérience où la mémoire est négative, ce dernier ne peut qu’exercer, sur l’esprit des Hommes faibles émotivement, qu’une influence négative. On ne peut faire que ce que l’on est, mort ou vivant. La folie, telle que l’Homme la vit, dépend toujours de son passé. La folie, telle que l’Homme la comprend, ne dépend que de son émotivité affectant son intelligence. Tant que la folie n’est qu’une retenue temporaire de l’intelligence réelle dans l’Homme, elle n’est pas dangereuse pour lui, car elle ne souligne qu’une trop grande sensibilité aux forces de l’âme, à l’être psychique. Souvent, un Homme qui passe d’un niveau de conscience à un autre, vit temporairement un état de folie, c’est-à-dire d’incompatibilité temporaire entre ce qu’il connaît intérieurement et ce qu’il doit raccorder avec l’extérieur. Mais dès que les forces de l’âme ont stabilisé l’émotif, ce même Homme retourne à un état extérieur et intérieur équilibré, c’est-à-dire stable, sans conflits irréconciliables avec sa réalité psychologique d’individu et de citoyen. Beaucoup d’Hommes souffrent de folie. Ils pourraient très bien en être libérés, si la psychologie admettait un jour que l’Homme est un être multidimensionnel et que la partie astrale de lui-même est liée à une dimension de l’esprit qui régit l’émotivité chez lui et peut le conduire à sa perte, si sa volonté est trop faible et son intelligence non avertie. Quelle que soit la nature de la folie, son principe est toujours le même : l’affaiblissement mental et émotif de l’Homme. Ce n’est que par l’ouverture de l’intelligence réelle de l’Homme qu’un terme peut être mis à ce drame. Alors que la folie atteste de l’impuissance de la volonté de l’Homme, elle atteste de la puissance vibratoire de l’esprit astral chez l’Homme. Or, l’esprit astral est un monde en lui-même, une dimension de la conscience humaine planétairement rattachée à tout ce qui pervertit la conscience et bloque son intelligence réelle. La plupart des Hommes ne souffrent pas de façon aliénante de cette conscience astrale, car ils ont suffisamment d’équilibre émotif et mental pour en dépasser l’influence. Mais ceux qui sont faibles de volonté, en deçà d’une certaine suffisance, ceux qui sont dotés d’une très grande sensibilité et qui ne parviennent pas à la comprendre et à la bien saisir, peuvent facilement devenir proie à des influences provenant, à leur insu, d’un monde, d’une dimension de leur nature, qui ne correspond pas aux lois d’harmonie, de beauté et d’ordre. De sorte que l’Homme, affligé par les fortes influences de ces mondes, perd petit à petit la bataille entre le vrai lui-même et celui qui lui est faussement présenté par des forces qui ne cherchent qu’à le rendre semblable à elles-mêmes, c’est-à-dire destructives et retardataires. La folie n’est pas seulement le résultat de la décroissance de l’intelligence humaine, mais de la croissance des forces spirites retardataires envers et contre l’Homme. Le phénomène de la folie est un phénomène double, c’est-à-dire qu’il prend origine chez l’Homme faible et grandit chez l’Homme au fur et à mesure que son affaiblissement s’accentue. Nous croyons que le monde que nous habitons est constitué seulement de matière, alors que ce dernier est constitué d’éléments-forces, faisant partie de plans invisibles. Ceux qui souffrent de folie sont liés inconsciemment ou consciemment à ces éléments-forces, qui œuvrent par le monde supraréel de leur imagination, par le biais d’images et de symboles ou de pensées subjectives qui soulèvent des craintes et de fausses aspirations chez celui qui s’achemine de plus en plus vers la folie. Bien que la folie ne soit qu’un terrain d’entente tacite entre le monde spirite et le plan psychologique de l’Homme affaibli, ce même terrain d’entente coïncide avec la nature-même de la faiblesse et constitue le plan derrière lequel œuvrent ces éléments-forces qui cherchent à détruire l’harmonie psychologique de l’Homme. L’Homme est inconscient des éléments-forces, car il n’en souffre pas lorsque son état mental et émotif est suffisamment équilibré. Mais ces éléments-forces commencent à se manifester dans son esprit lorsqu’une dégradation suffisamment avancée de son équilibre met en jeu l’ordre dans son esprit, leur permettant de troubler l’équilibre de sa réalité psychologique. Alors que l’Homme normalement équilibré cherche la paix de l’esprit, cette même paix ne peut coïncider avec l’activité des éléments-forces qui œuvrent au-delà de son imagination créative et constructive. C’est pourquoi l’Homme a toujours besoin dans sa vie d’un point de repère, d’une religion, d’une philosophie, d’un équilibre quelconque, selon lequel il peut vivre d’une sécurité, mais d’une sécurité subjective et fragile. Et s’il perd ce point de repère, il lui est facile de devenir proie aux éléments-forces qui constituent la dimension ultime de l’énergie spirite, c’est-à-dire de l’énergie déspiritualisée. Toute énergie déspiritualisée provient de la mémoire de l’expérience humaine et coïncide avec l’attachement de cette mémoire à l’esprit de l’Homme. L’Homme n’a pas besoin de cette énergie déspiritualisée, c’est-à-dire morte, pour vivre. Et lorsqu’il devient proie à cette énergie, le contrôle de sa vie matérielle devient de plus en plus difficile, car cette énergie s’oppose à son intelligence créative et instantanée. Alors que l’énergie spiritualisée est une énergie vivante et créative, son opposé, l’énergie déspiritualisée, est morte et destructive. Or l’Homme affaibli, c’est-à-dire déspiritualisé, devient de plus en plus en harmonie avec ces éléments-forces. Et il vient un moment dans sa vie où un choc quelconque servira à le faire pencher vers la folie, car cette dernière est le fond même de l’abîme où habitent et œuvrent ces éléments. L’Homme doit considérer la folie comme l’extension de ses faiblesses, de sa déspiritualisation. C’est pourquoi il lui est si important de se connaître, de réaliser ses faiblesses afin de les éliminer, c’est-à-dire afin de spiritualiser dans le sens énergétique du terme, et non dans le sens spirituel du terme son être. Plus l’Homme s’éloigne du centre de lui-même, plus il est apte à succomber à la folie, les conditions aidant. Car il ne peut plus, à un certain point, vivre des forces de son propre esprit, forces spirituelles qui le préservent d’une sorte d’aliénation graduelle de son pouvoir d’intelligence créative. Bien que ce soit dans le centre de lui-même qu’il est le plus à l’aise, le plus sûr de lui-même, bien que ce soit là qu’il découvre de plus en plus son intelligence et qu’il apprenne à s’en servir, l’Homme, souvent, trouve ce mouvement vers le centre de lui-même difficile, car il se sent seul et habitué tel qu’il est à l’opinion de tout le monde, ou aux énergies déspiritualisées de l’extérieur. Ce mouvement lui appert souvent au début comme étant immensément difficile et radical, et sa force n’étant pas à son maximum, il a peine à croire qu’il peut, seul et par lui-même, juger de ses propres pensées, de ses propres sentiments, selon une règle de mesure qui ne peut venir que de lui. Ainsi, autant le mouvement de l’Homme vers la folie est pénible, autant le mouvement vers le centre de lui-même peut l’être. Car dans les deux cas, l’ego est confronté avec un aspect de la réalité qui dépasse l’ego. Autant la folie est impérieuse sur l’esprit affaibli, autant la grande maturité intérieure, la grande centricité, la grande vision des choses peut être pénible au début, car l’ego n’a pas encore trouvé sa place de façon définitive. Dans le cas de la folie, il découvre petit à petit le pouvoir de l’impulsion intérieure ; dans le cas de la maturité, il découvre le poids de la sagesse, du discernement et de l’intelligence pure. Les anciens savaient que la folie était l’œuvre de forces anti-Hommes, mais ne parvenaient jamais à édifier une science psychologique suffisante pour traiter avec ces forces. Avec la venue de la science matérialiste, les psychologues succombèrent aux plaidoiries psycho-analytiques, sans pour cela comprendre le fond caché de la maladie, bien qu’ils développèrent des techniques intéressantes leur permettant d’entraver quelque peu la dynamique des éléments-forces, mais sans pour cela en comprendre les lois. Avec la psychiatrie, la biochimie entra au service de la science en secouant les ponts innombrables dont est fait le circuit mental de l’Homme, c’est-à-dire son esprit, rendant l’Homme de plus en plus végétatif, mais lui permettant, du moins souvent, de continuer son existence matérielle sans trop de soubresauts. Dans les deux cas, cependant, la folie ne cessa d’accroître le nombre de ses victimes. Ces lois étant éternelles, doivent être comprises selon les lois de l’intelligence créative, et non de l’intelligence mécanique et subjective ou symbolique de l’intellect. Mais la folie a ses raisons que la raison ne connaît pas, et que seule l’intelligence créative peut détecter. Une de ces raisons est le lien qui existe entre le fou et l’esprit d’un être qui n’est plus sur le plan matériel, et qui connaît déjà la mort. La vie est un passage entre la matière et l’invisible. Ce passage constitue l’occasion rêvée pour un désincarné d’entrer en communication avec un être vivant et lui faire passer des idées, des sentiments, qui peuvent le déprimer. L’Homme qui aide à soulager une personne aux prises avec la folie doit comprendre tout le jeu de cette folie, c’est-à-dire tout le jeu qui se crée dans l’esprit du malade, pour le rendre plus malade ou le maintenir dans sa maladie. Puisque l’élément-force qui constitue l’intelligence du fou doit être discerné et neutralisé, celui qui l’aide doit avoir le discernement. C’est-à-dire cette faculté inébranlable de l’intelligence créative qui lui permet de ne jamais être aux prises, aux pièges, de la fausse intelligence, et qui lui permet constamment de piéger cette fausse intelligence, afin de la forcer à lâcher prise sur l’esprit de celui qui souffre, mais qui n’a pas le discernement suffisant pour voir derrière les voiles qui constituent le mensonge de cette intelligence fantaisiste et fautive de l’élément-force. L’Homme n’étant pas encore dans l’intelligence parfaite à cause de son émotivité, il lui est difficile d’engendrer cette intelligence lorsqu’il fait face à la noirceur de l’intelligence du fou. La noirceur de l’intelligence du fou est une composante de son émotivité affaiblie ou renforcie par le manque d’intégration de la personnalité réelle à l’intérieur de laquelle siège l’intelligence réelle, et de la fausse personnalité, siège de l’intelligence faussée par une désorganisation électrique du champ de force qui constitue le corps astral. S’il doit être traité, c’est-à-dire amené à son intelligence réelle, celui qui veille sur le fou doit parfaitement comprendre l’intelligence affaiblie, c’est-à-dire en être totalement libre sur le plan de l’influence, ce qui amène la personne traitante à déjouer constamment les plus petites nuances de l’intelligence affaiblie, en la renforcissant par des paroles issues d’une intelligence stable et parfaitement sûre d’elle-même. La folie est une condition négative du réel, c’est-à-dire que cette condition exige de celui qui la souffre de ne pas pouvoir voir l’illusion qui la crée. Or, voir la condition qui la crée nécessite qu’un élément intelligent extérieur puisse forcer sur lui sa vision claire, afin de briser la puissance de l’élément-force négatif qui n’a aucun pouvoir sur l’intelligence réelle de celui qui aide. Mais le fou, lui, a la tête dure, c’est-à-dire qu’il veut bien se sortir de sa condition, mais ne veut ou ne peut pas toujours suivre à la lettre ce qui lui est transmis par l’élément extérieur intelligent, car l’élément-force en lui œuvre constamment contre l’intelligence de celui qui lui vient en aide. C’est pourquoi, plus la vibration de l’élément intelligent est élevée, plus le pouvoir d’effet est grand, et moins longtemps peut durer la maladie mentale. Si l’affaiblissement de l’intelligence est retardé par un élément extérieur intelligent, la folie peut persister un peu, mais ne peut se renforcir, car tout étant vibratoire, la plus haute vibration doit dominer la plus faible. Mais ceci implique qu’il y ait contact entre le malade et celui qui peut l’aider. Ce contact peut être physique ou occulte mais il doit être présent dans l’expérience. Le problème majeur des déséquilibrés mentaux provient de la nature même de la pensée du malade. N’étant pas conscient de son intelligence réelle, c’est-à-dire que ne pouvant pas par lui-même exciter son intelligence réelle et l’imposer sur ses pensées troublées, il se produit chez la personne affectée une intoxication avec ses pensées subjectives qui l’emprisonne entre son vrai moi et son faux moi. Lorsque la fausse personnalité de celui qui est affecté par l’élément-force négatif entre en contact avec le vrai moi dont la personnalité coïncide de plus en plus avec l’intelligence occulte, le vrai moi doit être ferme dans sa conscience, c’est-à-dire dans son intelligence occulte ou réelle, afin de pouvoir parer contre les abus de la folie du déséquilibré. Car c’est justement cette fermeté, c’est-à-dire ce calme mental, qui permet à l’intelligence du vrai moi de se constituer en une force très grande qui servira à désengager la fausse personnalité de son lien avec la fausse intelligence. La fausse intelligence est une composante de la fausse émotion et de la fausse personnalité qui cultive la fausse émotion. La fausse personnalité est le produit d’une accumulation d’influences qui couvrent avec les années le vrai moi et désengagent ce dernier de la vraie intelligence. La vraie intelligence n’a pas de pouvoir sur l’Homme, c’est-à-dire qu’elle ne peut vaincre les influences, car elle requiert un minimum d’émotivité subjective, et la fausse éducation de l’Homme nourrit son émotivité. Et tant que ce dernier n’a pas atteint un stage suffisant d’évolution lui permettant de mettre un terme à l’influence, sa vraie intelligence est impuissante. La folie n’est pas toujours désespérée, c’est-à-dire qu’elle n’est pas toujours terminale. Comme toute autre maladie, elle peut être arrêtée à temps. Mais il faut qu’elle soit comprise, c’est-à-dire réalisée comme une étape douloureuse de transition entre le développement du vrai et du faux moi, de la vraie et de la fausse personnalité, de la vraie et de la fausse intelligence. Mais comme tout ce qui est du domaine de l’esprit, le temps est un facteur important, et il doit être considéré dans toute transaction entre celui qui souffre et celui qui aide. Celui qui souffre n’a pas la capacité suffisante pour trancher sa réalité clairement, et celui qui aide doit le suivre par la parole, jusqu’à ce que celui qui est souffrant admette qu’il commence à voir le jeu de la fausse intelligence en lui. Qu’est-ce que de la vraie ou de la fausse intelligence ? Question importante, très importante. D’abord qu’est-ce que de l’intelligence ? De l’intelligence, c’est un bien-être qui se manifeste selon l’équilibre entre le vrai moi et la vraie personnalité. Nous avons tendance, fausse tendance pour mieux dire, à croire ou à penser que de l’intelligence, c’est une faculté intellectuelle, quelle erreur ! La faculté intellectuelle est le produit de l’éducation ; l’intelligence est une ouverture sur l’esprit, c’est-à-dire sur le pouvoir de l’énergie de transformer l’Homme. C’est cette intelligence qui constitue le cadre du vrai moi et enligne ce dernier pour que se vive la vraie personnalité. La folie est un rapprochement entre la sensibilité que crée l’énergie de la vraie intelligence, et l’incapacité du faux moi d’absorber cette énergie. Or, cette énergie puissante, telle qu’elle est, détruit, car elle ne peut être repoussée. C’est pourquoi le faux moi et la fausse personnalité s’enlisent de plus en plus dans le faux, car le vrai ne peut être perçu à cause de l’émotion subjective qui le rend trop aride, trop difficile à vivre, seul, sans aide extérieure. Par contre, si le souffrant est aidé par un élément extérieur qui possède suffisamment de vraie intelligence, il s’en sortira. Dans le cas de l’Homme qui avance d’un pas rapide, le vrai moi doit faire place au faux moi de façon radicale. La fausse personnalité est alors bousculée, c’est-à-dire qu’elle est confrontée avec tous les mensonges possibles qu’elle peut absorber afin de la forcer à les dépasser. Point très important. C’est ici que l’imagination de l’Homme est soumise à de fortes pressions qui peuvent lui faire vivre un état de folie temporaire. Le mensonge est aussi important que la vérité chez l’Homme, car l’un ou l’autre fait partie de la fausse personnalité. Face à la vérité, la fausse personnalité ne souffre pas, car la vérité est la mesure de ce qu’il croit, de ce qu’il est prêt à accepter comme étant juste à ses yeux. Aucun travail ne se fait alors, car il y a équilibre entre l’émotif et le mental inférieur. Mais face au faux, le déséquilibre s’accentue. Et si le souffrant réussit à en détruire les causes, c’est-à-dire s’il réussit à vaincre l’émotivité qui le rattache ou permet au faux de se manifester, il sort vainqueur de la lutte et découvre le vrai moi, la vraie personnalité, et vit de la vraie intelligence, libéré une fois pour toutes du faux et aussi du vrai. Le calme mental s’établit et la pensée subjective disparaît, pour laisser place à la pensée objective, la pensée créative, la vraie intelligence non fondée sur la dualité du mensonge et de la vérité. La folie est engendrée dans la conscience astrale et interprétée par l’imagination, de sorte que le vrai moi ne peut s’affirmer qu’après que l’imagination astrale fut remplacée par l’imagination mentale créative. Mais l’imagination mentale ne peut être fermement le produit de la vraie intelligence que lorsque l’émotif est sous le contrôle de l’esprit, c’est-à-dire du mental supérieur. Tant que l’imagination est l’apanage de l’ego, l’émotion subjective la colore et rendra impuissante cette imagination, c’est-à-dire qu’elle ne servira que l’astral au lieu de servir le mental. La folie est au service de l’astral et non au service du mental supérieur. Celui qui va vers le mental supérieur se voit obligé de traverser le désert de l’imagination astrale pour gravir les hauts sommets de l’imagination pure, c’est-à-dire du mental parfait, où l’image coïncide avec le mouvement de l’esprit, et non avec les appétits de l’ego. L’ego doit apprendre à se servir de son imagination, il doit être intelligent, c’est-à-dire qu’il doit connaître par vibration la valeur de son imagination et la fonction dans la vie de celle-ci. Sinon il en sera plutôt embarrassé, car l’imagination n’a pas de valeur pour l’ego que lorsqu’il comprend les lois de son moi réel. Or le moi réel est une condition de l’esprit, et non une valeur quelconque de l’ego. L’ego est toujours soumis à son moi réel, c’est pourquoi tant qu’il n’est pas suffisamment dans l’intelligence réelle, son vrai moi n’est pas en équilibre parfait avec lui. Et c’est pourquoi il doit être toujours aux aguets de son imagination qui véhicule, selon l’émotion et la pensée subjective de l’ego, jusqu’au jour où ce dernier est en équilibre avec le vrai moi. Alors l’imagination est saine et sauve, c’est-à-dire qu’elle ne peut plus être astrale, le danger de la folie est impossible, l’Homme est libre d’avancer alors vers les confins infinis de l’intelligence pure. La folie est la continuité de l’inconscience de l’esprit via l’expérience de l’ego. Tant que l’ego cherche à équilibrer son expérience de vie dans le cadre de sa mémoire inconsciente ou astrale, il est sujet à être troublé par cette mémoire, car elle représente toutes les tendances négatives accumulées depuis les premières descentes dans la matière. L’esprit, c’est-à-dire l’intelligence réelle de l’ego, ne peut coïncider avec lui que lorsqu’il est libre de cette mémoire. Car c’est la mémoire inconsciente de l’ego, sa conscience astrale, qui le fait dévier de son appointement éventuel avec l’intelligence réelle ou l’esprit. Alors que la folie est le rapport imparfait entre l’ego et l’esprit, cette dernière doit être surveillée, car la folie peut frapper l’ego n’importe où et n’importe quand, selon l’état de son émotif et de son mental inférieur, c’est-à-dire selon l’influence qu’il reçoit au cours de telle ou telle incarnation. Mais la dernière incarnation est toujours sujette aux conditions historiques de son temps. Et ces conditions aujourd’hui ne coïncident pas toujours avec le meilleur des mondes. C’est pourquoi, aujourd’hui, alors que les conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles pour l’Homme, l’ego est en plus grand danger d’atteinte, car sa mémoire inconsciente, ou sa nature astrale, a déjà été imprégnée au maximum par les influences accumulatives qui ont déterminé la courbe de la civilisation. À ce point de l’involution, les facteurs traditionnels de stabilité qui assuraient une certaine sérénité à l’ego, tels la religion, la philosophie, les bonnes mœurs, la société stable, ne sont plus. L’ego devient alors en ce temps une proie plus facile de la folie. Pour bien comprendre les mécanismes de fond de la folie, il faut surtout regarder dans la direction de l’ingérence excessive du symbolisme dans la vie mentale de l’ego. Le symbolisme est une des grandes restrictions sur l’intelligence réelle dans la vie de l’Homme. Car il s’appuie sur la valeur émotive qu’il engendre dans l’Homme et ne sert qu’à éduquer son intelligence inférieure, pour lui faire reconnaître l’effet astral ou émotif de l’énergie du réel qui construit et fait évoluer. Mais le symbolisme en lui-même n’est qu’une forme temporaire permettant à l’ego de suivre une ligne d’évolution de plus en plus progressive, mais aussi de plus en plus restrictive en ce qui concerne l’intelligence réelle, ou l’intelligence du réel. La folie est la terre nourricière du symbolisme, un vrai jardin où tout le symbolisme possible peut être cultivé à l’avantage du faux moi et à l’avantage de la fausse personnalité, sous les prétextes du vrai. De sorte que le vrai moi et la vraie personnalité ne peuvent servir à la canalisation de l’intelligence réelle. C’est ce que l’on peut appeler « l’involution ». Et naturellement, l’imagination devient le porte-parole ou le porte-image de la folie, de sorte que celui qui, par sa sensibilité ou son astral débalancé par une émotivité instable, nourrit cette imagination, au lieu d’en comprendre les lois, se trouve alors facilement en danger, lorsque l’ego subit un choc quelconque au cours de la vie. C’est pourquoi le meilleur outil dont puisse se servir l’ego qui tend vers une plus grande sensibilité intérieure, c'est son habilité de reconnaître l’importance du symbolisme et de le surveiller, car la valeur du symbolisme lui est fournie par l’imagination astrale ou astralisante. Ainsi se construit sa grande sécurité, car il empêche sa mémoire de prendre contrôle ou de voiler l’intelligence du vrai moi et de la vraie personnalité. En surveillant l’importance du symbolisme, l’ego se désengage de toute responsabilité psychologique vis-à-vis du faux moi, et entreprend alors la montée vers la conscience supramentale, siège de l’intelligence réelle. Mais cette montée vers le supramental engendre souvent dans son mouvement une sorte d’aliénation temporaire, due au fait que le faux moi se voit déculotté, c’est-à-dire qu’il n’est plus alimenté par les formes qui assuraient auparavant sa fausse sécurité. Mais cette petite folie temporaire n’est pas sévère, tant que l’ego est émotivement stable et mentalement robuste. Dans le cas contraire, la conscience astrale de l’ego peut déborder les limites naturelles et lui infliger une perte de raison, c’est-à-dire une inhabilité émotive de transiger avec le pouvoir de la conscience astrale qui refuse de se retirer. Le combat entre la mémoire astrale et l’intelligence réelle varie selon chaque être. Mais le principe est le même dans tous les cas : l’abnégation de la valeur astrale du symbolisme. Lorsque l’ego aura découvert le vrai moi et qu’il sera de plus en plus conscient de l’intelligence réelle, le symbolisme n’aura plus pour lui aucune valeur émotive en soi, puisque l’intelligence réelle ne se sert pas d’émotivité pour éclairer l’ego dans sa démarche vers la réalité. Si la folie se sert de l’émotivité pour conquérir l’Homme, il est évident que le symbolisme astral qu’elle utilise doit être carrément surveillé, quelle que soit sa valeur apparente. C’est ici, d’ailleurs, que se situe le combat entre la fausse intelligence et l’intelligence réelle, et l’ego doit être éveillé à ce danger. J’ai déjà donné comme exemple les cas où certains individus, au nom de certaines figures religieuses, telles le Christ par exemple, vont aller dans le monde et détruire les peintures, les œuvres d’art, parce que le Christ leur a dit que ces œuvres d’art devaient être détruites. C’est un exemple précis du jeu de la folie dans l’Homme, où la folie se sert du symbolisme astral pour éveiller dans l’Homme un pouvoir d’intention et amener ce dernier à des actes qui sont carrément anti-Hommes. Plus l’Homme avance dans le temps moderne, plus il sombre dans la probabilité de la folie, car plus sa conscience astrale prend de place dans sa conscience de tous les jours, de sorte que moins il y a de l’intelligence réelle dans sa vie. La folie n’a pas besoin d’être totale pour que l’Homme en soit victime, il suffit qu’elle déborde un peu trop des cadres d’harmonie dont requiert sa personne pour vivre une vie suffisamment équilibrée. À partir de ce point, le moindre choc peut engendrer en lui suffisamment d’anxiété pour que la folie commence son mouvement sournois de destruction intérieure. Les Hommes ont tendance à croire. Et c’est justement cette habitude qui ouvre les portes à la folie, car la folie se sert de cette habitude humaine. Elle sait que l’Homme est dupe à tout ce qui lui convient. Et là où la folie est le plus efficace, c’est là où elle peut faire croire à l’Homme que Dieu ou le Christ ou quelque être sublime l’incite à faire telle ou telle chose. Si on regarde les annales sensationnelles de la démence, nous retrouvons de plus en plus cette triangularité entre les éléments-forces qui se servent du symbole spirituel contre l’Homme. Et l’Homme, lui, faible de son intelligence réelle, c’est-à-dire influençable dans son esprit, devient une proie facile de la folie. C’est pourquoi le rôle de celui qui aide le souffrant doit coïncider avec son intelligence réelle. Cette intelligence qui connaît les lois du mensonge et de la vérité, et qui sait que les éléments-forces interchangent l’un pour l’autre, afin de piéger l’Homme et le rendre impuissant. Tant que la folie sera considérée d’un point de vue matérialiste, elle continuera à ravager l’esprit de la Terre et de l’Homme. Car elle provient des bas-fonds de l’intelligence fausse, c’est-à-dire de ces mondes où la vibration de la lumière est affaiblie par la noirceur de l’expérience astrale. Tant que l’Homme n’aura pas suffisamment compris les lois de l’intelligence et réalisé la fonction du symbolisme, il lui sera difficile de voir que le faux est vrai, et que le vrai est faux, dans la conscience astrale. Et que les deux sont interchangeables selon le plan d’action de l’intelligence qui constitue la loi de ce plan. L’Homme est un être extrêmement délicat dans son esprit, car son émotif remplace l’action perturbante de la conscience. Il est facile d’être émotif, il en est même plaisant, mais difficile de vivre au-dessus d’elle, c’est-à-dire d’en voir les mécanismes qui affaiblissent la vraie intelligence. Il y a beaucoup à dire sur la folie car elle est vaste dans ses machinations, mais elle est simple dans son mécanisme fondamental. Premièrement, elle provient de l’influence, sur l’esprit de l’Homme, d’intelligences subtiles cachées derrière le voile de la pensée subjective et évoluant dans le monde de l’astral. Deuxièmement, elle se sert de l’émotivité pour maintenir son pouvoir sur l’esprit de l’Homme. Troisièmement, le mensonge est vrai et la vérité est fausse pour elle, et l’un et l’autre sont interchangeables. Quatrièmement, elle se sert du symbolisme sacré dans le monde judéo-chrétien pour forcer l’Homme à des actions qui défient l’ordre établi. Cinquièmement, elle constitue la parfaite illusion à l’intérieur de laquelle se manifestent les forces du mal ou les forces retardataires. Sixièmement, elle est impuissante dans sa fausse intelligence contre l’intelligence réelle. Septièmement, elle est absolue dans sa démarche contre l’Homme, c’est-à-dire qu’elle n’a pas de limite raisonnable dans son action, car l’intelligence astrale est dans les ténèbres de la mort. Huitièmement, la folie est l’intelligence de la mort. Et seuls ceux qui comprennent l’intelligence de la vie peuvent la dominer, c’est-à-dire la combattre. Remarquez que dans la mort, il y a ceux qui gravitent vers la lumière et ceux qui restent emprisonnés dans les illusions de leurs vies passées. Et ce sont justement ceux-là, ces êtres, qui constituent les éléments-forces qui cherchent à dominer l’Homme et à lui imposer leur volonté qui ne peut engendrer sur le plan matériel que le désordre, la dysharmonie et la haine. La folie est à la mort ce que l’intelligence est à la vie. C’est pourquoi l’intelligence du réel, seule, peut la détruire, peut la neutraliser, car l’intelligence du réel, c’est l’intelligence de la vie.